Monday, November 01, 2004

De l'Amérique...

Opening para :
L'élection présidentielle du 2 novembre aux Etats-Unis ne nous concerne pas. ...cette élection n'aura aucune conséquence sur notre destin d'Européens. Aucune. Quel que soit le président élu, en effet, il fera la même politique étrangère en Irak, en Iran, en Corée du Nord et à l'égard de l'Europe. Une politique conforme aux intérêts exclusifs des Etats-Unis, ce qui est son rôle. Et, si nous voulons influer sur ce que sera la politique américaine, il ne faut pas tenter de convaincre nos partenaires de changer de vision du monde. Il faut que nous changions, pour qu'il soit dans leur intérêt de nous prendre au sérieux et d'aligner, au moins en partie, leurs objectifs sur les nôtres.
Conclusion :
Nous agissons comme si nous voulions surtout ne pas être acteurs de l'Histoire, pour ne pas avoir à être désignés comme des responsables, ou des boucs émissaires, du chaos environnant. Comme si nous pensions que l'inaction constituait notre meilleure protection contre les représailles.    ...

Bien sûr, je sais que c'est là le millième plaidoyer en faveur d'une identité politique européenne, pour la mise en place des institutions prévues par la Constitution, pour l'élaboration de choix clairs, appuyés par des moyens crédibles. Mais ce n'est pas parce qu'on le répète que c'est faux. Et c'est justement parce qu'il faut le répéter que c'est particulièrement urgent.

De l'Amérique, ne rien attendre , Jacques Attali, L'Express du 01/11/2004

Btw, it's 'le bourbier irakien' : that's a  bog or quagmire. A bouc émissaire is a scapegoat.

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